65, c'est bien sûr mon année de naissance! Et Pumpuy? C'est le surnom que Pim m'a donné. En thaï, cela signifie "fat but lovely"!

Qui donc est Pumpuy65? Jean-Luc, 46 ans, citoyen suisse, divorcé. On me connaît aussi sous le surnom de Jonas, particulièrement dans le monde des tireurs. Eh oui. Je suis bouddhiste, mais également tireur et amateur d'armes. J'en suis pas à un paradoxe près, en fait. Avant d'être bouddhiste actuellement, j'étais pasteur dans l'Eglise Réformée. Mais ceux qui me connaissent ne sont jamais réellement surpris par mes changements de cap fréquents. Je suis comme ça: à bas la banalité, à bas la routine! La vie, c'est le changement, c'est le mouvement!

Pumpuy65 a donc renconté Pim, 33 ans, et c'est avec elle qu'il entend poursuivre sa vie. Pim a une fille de presque 12 ans, Blue. En fait, Blue et Pim sont leurs surnoms: en Thaïlande, on appelle les gens uniquement par leur surnom. Le vrai nom est presque secret. Pourquoi cela? Parce que les Esprits n'ont pouvoir sur les humains que s'ils connaissent leur vrai nom! Donc les surnoms, c'est une ruse! hehehe! La feinte de l'ours, quoi!

Nous voici sous un parapluie à Chiang Mai, au parc des éléphants! Un grand parapluie, parce que quand il pleut ici, c'est pas de la rigolade!

Et voici la petite famille dans un temple à Nong Khai.

Mon premier Noël en terre non occidentale! Bien sûr, les décorations de Noël sont présentes dans les grands magasins et les vendeuses sont même souvent affublées d'un bonnet de Père Noël. On fait ses courses sur fond de "White Christmas" et de "Jingle Bells" comme partout. Mais aujourd'hui, 25 décembre, il n'y a ni plus ni moins que les autres jours. Le temps de Noël, ils connaissent, mais le jour de Noël, pas vraiment.

Simplement, c'est dimanche aujourd'hui, alors c'est un peu plus festif pour tout le monde. J'ai fait la cuisine italienne pour la famille. Neuf personnes à table pour manger mes spaghetti! Après, nous sommes restés un moment autour d'un feu de bois d'eucalyptus à discuter. C'est la saison froide ici, ne l'oublions pas, alors le moment de partage autour du feu est plutôt traditionnel à cette période.

Le feu d'eucalyptus, je vous le conseille! Ça sent vraiment très bon!

En Thaïlande, une fois par année, il y a une journée de compétition sportive dans chaque école. Dans l'école de Blue, c'était le 23 décembre, soit juste le jour après mon arrivée! Ça tombait bien. A l'occasion de cette journée, on ne fait pas que du sport, mais il y a aussi une cérémonie plus officielle, où les différentes équipes défilent en musique, et certaines classes présentent un petit spectacle de danse. Cette année, Blue dansait!

Les plus petits, en costume traditionnel, portent les coupes qui seront distribuées à l'issue des compétitions:

Au niveau secondaire, les garçons ont une heure d'instruction militaire obigatoire par semaine, et les filles qui le souhaitent peuvent également suivre cet enseignement. On ne rigole pas avec l'amour de la Patrie, en Thaïlande, et c'est un pays qui est encore fier de son armée, pas comme en Europe…

Je suis arrivé à Udon… Enfin! Il faut dire que je devais déjà partir la semaine dernière, mais je m'étais fait voler mon passeport et mon argent dans le train. La tuile, quoi! Départ reporté le temps de faire un nouveau passeport, et quelques jours avant les fêtes de Noël, c'était un peu la course. Ma nouvelle vie démarrait mal…

Ma nouvelle vie? Oui… A 46 ans, j'ai l'impression d'avoir fait le tour de ma vie en Suisse. Plus de travail, plus de chômage, mes parents décédés, célibaraire à nouveau… Et surtout, marre de me sentir prisonnier de la toile d'araignée de nos complexités adminsitratives, de nos assurances pléthoriques, de notre prétention illusoirs à vouloir tout maîtriser de notre avenir. Comme si cela nous appartenait. Depuis que je suis devenu bouddhiste, j'ai réalisé combien seul le présent compte, car lui seul existe.  L'Occident se projette dans le futur, ou alors il se lamente sur le passé. Mais que fait-il du présent? Il est si difficile de vivre seulement dans le présent dans nos pays occidentaux.

Alors j'ai décidé de tenter ma chance ailleurs, dans un pays et une culture qui correspondent mieux à mes aspirations. La Thaïlande me tend les bras, et surtout Pim et sa fille Blue m'y attendent depuis mon dernier séjour là-bas!

Parti de Zurich le 21 décembre, je suis arrivé à Udon le 22. Pim m'y attendait avec sa grand-mère et son oncle, et trois quarts d'heure plus tard, je retrouvais avec émotion la petite maison que j'avais quittée quelques mois auparavant.